- Interview de Denis ZANON, Directeur de NICE
TOURISME:
Bonjour Denis. Après avoir dirigé l'Office de tourisme de Courchevel, vous êtes aujourd'hui Directeur de l'Office de Tourisme de Nice. Courchevel et Nice sont deux destinations très prisées des touristes russes. Nous vous remercions donc vivement
d'avoir accepté de partager avec nous votre expérience du marché touristique russe.
Isabelle : Pouvez-vous tout d'abord nous donner quelques chiffres clés, témoins du succès croissant de Nice sur le marché
russe ?
Denis : Le succès de Nice n'est pas un hasard, ni une émergence économique récente comme à Courchevel, par exemple, car l'histoire
de la ville et de la Russie sont liées depuis près de 150 ans... On peut parler d'un retour en grâce, en partie liée aux relations qu'entretient la nouvelle municipalité dirigée par le
Maire/Ministre de l'Industrie, Christian Estrosi, avec la Russie (avec, par exemple, l'accueil du Sommet Europe/Russie en 2008, l'accueil de délégations de gouverneurs lors du MIPIM,
le jumelage de Nice et St Pétersbourg, etc..), et en partie grâce à une présence plus conséquente de l'OTC en Russie pour des opérations de promotion ou de relations publiques.
Le marché Russe reste un des marchés les plus stables, avec un des rapports économiques les plus stables et une haute contribution
de la destination. De plus les acteurs locaux (receptifs, TOs, ...) sont très bien implantés sur la Côte d'Azur et amplifient
encore l'écho sur le marché. Enfin, la présence de plus en plus importante de personnalités russes qui s'installent durablement sur place, ajoute à la médiatisation de la région en Russie.
La côte d'azur a environ 20% de part de marché en France, et Nice environ 50% du trafic azuréen.
Isabelle : Avec la concurrence sur le marché russe de nouvelles destinations en France et à l'international, il est
devenu indispensable d'investir régulièrement dans la promotion sur ce marché très convoité. Pouvez-vous nous donner des exemples d'opérations de promotion que vous avez récemment menées ou que
vous prévoyez de mettre en place prochainement ?
Denis : Nous sommes présents sur tous les évènements de type salons, workshops en Russie, et sur tous les grands salons
multi-marchés organisés en Europe. Nous faisons évoluer nos plans d'actions régulièrement et nous avons notamment des projets de manifestations spécifiques à Moscou et St Petersbourg dès l'an
prochain. Mais il est encore un peu tôt pour les dévoiler. Bien entendu nous accueillons toute l'année des journalistes et
des professionnels du tourisme à Nice pour leur faire découvrir ou redécouvrir la destination.
Isabelle : Nous sommes à la veille de la saison d'hiver, saison pendant laquelle la majorité des Russes qui viennent en
France, vont dans les stations de ski. Quelles sont les "opérations séduction" que Nice invente et propose à la clientèle russe pour les attirer en hors-saison?
Denis : La politique évènementielle d'une ville comme Nice (deuxième ville de France) est importante. Les festivités de Noël sont par exemple organisées cette année sur le thème de la
Russie, pendant plus d'un mois pour se terminer le 6 janvier, date emblématique du calendrier othodoxe. Le festival "Ruskoff" a été d'ailleurs repositionné dans le
calendrier pour s'intégrer à cette période qui va résonner au rythme des balalikas.. Le carnaval du 12 au 28 février est également un événement international très important,
puisque nous accueillons environ un million de visiteurs... L'offre shopping très importante à Nice, reste une des activités préférées des visiteurs russes, qui représentent la première clientèle
étrangère chez les grands enseignes nationales de la mode. Enfin, nous accueillons du 7 au 22 novembre la "Louis Vuitton world series", match racing en voile avec les splendides voiliers de la coupe de l'america dont celui de l'équipe de
Russie qui va affronter sept autres équipes dans la baie des anges.
Isabelle : Vous, qui avez multiplié les déplacements en Russie, vous avez certainement déjà été confronté aux différences
interculturelles. Pouvez-vous nous donner un exemple de la façon dont il est possible de les dépasser?
Denis : La seule façon de dépasser les différences interculturelles, à mon sens, est, tout d'abord, d'écouter et de comprendre.
Essayer de capter la perception de l'autre permet d'adapter notre relation, notre discours et finalement notre proposition à ce qu'attend notre interlocuteur qu'il soit russe, japonais ou
burkinabé. Il faut également être ouvert, curieux des autres et savoir accepter leurs différences. A partir de là, tout va bien. Mais si c'est simple à dire, la réalité n'offre pas un chemin
aussi facile... il faut dire également que les différences interculturelles entre la Russie et la France, ne sont pas si nombreuses et, en tous les cas, jamais insurmontables, loin de là.
Isabelle : Un grand merci Denis du temps que vous nous avez consacré et vivement Noël !